Phnom Penh, à la découverte de la culture Khmer

Retour à Phnom Penh ou je passe 2 jours avec Audrey. Direction le Eighty Eight, une auberge avec piscine. Pour notre 1ère soirée, on s’essaye au monde de la nuit. Après recommandation, nous voilà aux portes du Pontoon, en plein centre ville. La salle est moderne, tamisée, la musique à notre goût, on est assez contentes. Par contre, on regarde autour de nous et là, bizarre : Pleins d’européens, entre 30 et 65 ans, avec à leurs bras, de belles et jeunes Cambodgiennes. Celles n’ayant pas trouvé chaussures à leurs pieds pour le moment sont entrain de se trémousser sur la piste de danse, mini short et talons vertigineux. Des prostituées, à n’en pas douter. Bon, on se trouve une table on profite de la musique. Le lendemain, on décide de retourner là-bas avec un ami Français, Thomas : bien plus de jeunes Européens ou Australiens, on passe une bonne soirée.

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Il est déjà temps de se séparer, gros bisous à Audrey, on sait que l’on va se revoir en France. Il me reste 5 jours seule ici mais pas de soucis, il y a beaucoup d’endroits à visiter. Le soir, je retrouve Erik, un ami Suédois d’une trentaine d’années, créateur de logiciel pour une entreprise anglaise basée à Phnom Penh. Vivant ici depuis 3 ans, il connait bien la ville. Il vient me chercher en scooter et nous voilà parti ! Il me fait faire le tour de la ville la nuit, m’amène dans des restaurants que je ne réussirais jamais à retrouver, perdus dans des petites rues : japonais, italien, traditionnel cambodgien ou l’on a pu voir le chef préparer des nouilles « maison ». On passera notre dernière soirée au bar situé sur le toit de la plus haute tour de Phnom Penh, un de mes meilleurs souvenirs dans cette ville.

Pendant la journée, j’ai profité de mon temps libre pour visiter la ville :

Le temple Wat Phom

A 5 minutes à pieds de notre hôtel, ce temple se situe sur une bute. Pour 1$ USD on peut visiter le temple, prier, ou juste profiter d’un lieu calme loin de la cohue du centre.

Le musée national

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Un très bon moment. J’ai pu découvrir l’art Khmer (empire cambodgien), connaitre l’histoire et le développement du pays. Le royaume Kmer englobait auparavant le Vietnam, Laos, Birmanie, Malaisie ainsi que le Cambodge. Les description étant aussi faites en Français, j’ai passé plusieurs heures à parcourir les différentes salles. Les statues, faites de grès, granite ou bronze, représentent principalement des figures des 2 religions officielles qui se sont succédées. D’un côté l’hindouisme : Shiva, dieu de la destruction, Vichnou, gardien protecteur de l’univers ayant 4 bras et Brahmâ, Le créateur de l’univers, avec 4 têtes. De l’autre côté, le bouddhisme, fondé en Inde 5 ans avant notre ère, par le prince Gautama (le boudhisme devient religion d’état au 12ème siècle). Bouddha veut dire « l’illuminé », l’être parfait qui a atteint le nirvana. Une succession de galeries entourent le patio ou l’on peut se relaxer autour d’un basin de lotus.

Le palais royal

Plus d’une dizaines de pavillons composent le palais construit en 1866 par le roi Norodom. C’est aujourd’hui la demeure du roi et de la reine reine du Cambodge. On ne peut visiter qu’une partie :
– La salle du couronnement : de l’or à n’en plus finir
– Le théâtre de plein air
– Un pavillon avec des inscriptions Françaises  représentant le roi Norodom sur un cheval, cadeau offert par l’impératrice Eugénie au début du XXe siècle.

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6$ USD l’entrée et attention, venir avec un pantalon ET un tee shirt. Les épaules doivent être cachées, l’étole sur les épaules n’est pas acceptée.

Toul Sleng ou S21, le musée du génocide

Localisé en plein centre ville, le musée est au sein d’une école qui a été transformée en prison et lieu de torture lors de la prise de pouvoir des Khmer rouges, en avril 1975. Les lettrés, personnes cultivées ou tout opposant au pouvoir passaient par cette prison ou on les accusait de travailler pour la CIA. L’éducation à été interdite pendant plusieurs années et les professeurs représentaient une partie des personnes déportées à Toul Sleng. Des murs de briques ont été élevés au sein même des salles de classes afin de créer de minuscules cellules. Interdiction de faire du bruit, les pieds attachés à une barre de fer, une boite métallique pour faire ses besoin… Au centre de la cours, on peut voir un poteau avec des cordes ou les élèves devaient grimper pendant les cours de gym. Pour torturer les prisonniers, ou les attachaient la tête en bas jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance puis ont leurs mettaient la tête dans de grands vases remplis de déjection, détritus afin de les réveiller et les questionner… Dur, des centaines de photos sont exposées dans certaines pièces aussi bien des hommes que des femmes, de tout age, certains Vietnamiens, certaines étrangers. Et lorsque qu’une personne était exécuté, toute la famille devaient l’être aussi, afin d’éviter les représailles.

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Killing fields

A la sortie de l’école/prison, je monte sur une mobylette, direction les killing fields. Un trajet long et chaotique, à me cramponner à l’arrière et faire des bonds à chaque fois que l’on passe un nid de poule. A l’entrée, un mémorial gigantesque rempli d’os et de crânes retrouvés sur place. Un guide audio est fourni à l’entrée et permet de faire la visite solo, à son rythme. A ce jour, après une trentaine d’années, les fosses ont plus ou moins disparues à cause du mouvement de la terre et ressemblent plus à des monticules. Mais chaque années, les employés du mémorial trouvent des morceaux de vêtements qui refont surface.

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Les prisonniers de Toul Sleng étaient déportés là-bas afin d’être exécutés. Environ 17 000 personnes ont fait cet unique trajet en bus, une vingtaine de kilomètres à l’extérieur de la ville, yeux bandés et pieds liés, pensant arriver dans un nouveau centre de détention.
Parqués par dizaines en attente de savoir quel sera leurs sort, les prisonniers ne pouvaient se reposer à cause du vacarme assourdissant des hauts parleurs, crachant jours et nuits des chants patriotiques afin de de couvrir les cris des de leurs compatriotes.

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On agenouillait le prisonnier au bord d’une fausse profonde de 3 à 5 m. Les munitions coûtant « trop cher », les bourreaux avaient le choix d’utiliser des outils de jardinage, mécanique, marteaux, ou d’égorger les prisonniers grâce à des branches de palmiers acérées. Des bracelets de couleurs ont été déposés sur les barrières entourant les charniers, surement par des proches.
A se promener au milieu de tout cela et d’apprendre l’histoire, savoir ce que les familles des locaux ont subit, on se sent mal. Pour ma part le pire moment à été à la fin, arrivant à un charnier ou reposent des centaines d’enfants et femmes, à côté d’un arbre gigantesque, dont le tronc est couvert de bracelets. En écoutant le guide, j’ai appris que les bourreaux prenaient les bébés ou jeunes enfant et leurs fracassaient la tête sur le tronc avant de les jeter dans la fosse.

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Il y a peu de photos, j’ai trouvé que ce n’était pas respectueux de mitrailler un lieu de la sorte, comme si j’allais faire des photos d’une plage ou d’un lieu touristique. Des visites difficiles mais c’est aussi cela le voyage. Pour ma part, je ne peux pas que bronzer et me promener et fermer les yeux sur l’histoire du pays que je commence à connaitre et aimer.

Pendant ces quelques jours à Phnom Penh, j’ai pu visiter 2 associations, Daughters et Friends N’ Stuff :

Daughters Of Cambodia

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Créée en 2007, elle permet à des jeunes prostituées de se reconvertir, se former à un métier (vendeuse, esthéticienne, métiers de hostellerie). Aujourd’hui, l’association dispose d’une boutique, d’un café-pâtisserie, un spa et une maison d’hôte. Je me suis achetée un collier fait main et j’ai pri un thé à la citronnelle. Les filles étaient souriantes, le service top, rien à dire. Cela leurs permet aussi d’être crédible à nouveau car la société Cambodgienne considère ces filles comme perdues et il est difficile pour elle de se réinsérer.

Friends N’ Stuff

Association aidant les enfants des rues, sur le même principe que Daughters mais à plus grande échelle. Garçons et filles apprennent un métier (métier du bien être, vente, cuisine, hostellerie) et le mettent à profit au sein des structures mises en place par l’association : un restaurant, une boutique et un spa. Une manucure/ pédicure pour 10$, c’est certainement plus cher que ce que je pouvais trouver en ville mais les filles qui se sont occupées de moi étaient super. L’une d’elles étaient muette mais l’on à réussi à se comprendre avec gestes et sourires. J’ai aussi testé le restaurant avant de quitter la ville, riz au jasmin et poulet à la mangue et noix de cajoux, magique !

Se faire plaisir et aider en même temps, ça n’a pas de prix. Sur, je ne pourrais pas voyager et faire cela chaque jours mais j’essaye de temps en temps. Et cela est intéressant de voir des personnes qui s’investissent dans un projet et arrive à le faire survivre et évoluer.

Mon séjour au Cambodge était rapide mais j’en garde un très bon souvenir. Certes, je n’ai pas pu voir les temples d’Angkor pour le moment mais cela me donne une bonne raison pour revenir. Des vacances en duo et solo que j’ai véritablement appréciées. J’ai acheté un nouveau carnet ou je répertorie les lieux ou je suis allées, avis, tarifs, histoire de garder un souvenir papier des endroits visiter.
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I stayed only few days in Phnom Penh but I can say that I leave the city with lots of memories. I arrived there with the 2 French friends with who I was in Sihanoukville. We stayed at the Eighty Eight, a hostel in the town center. During the day, I had time to have a look to tourist places as the national museum, the Royal Palace, the genocide museum (Toul Sleng) and the Killing fields, 20 km far from the city. These 2 last places were difficult for me to go cause I learned what happened during the civil war with the khmer rouge in the 70’s, how they tortured the citizen from there own country. But at the end, I thought that I had to go there. I can’t imagine travelling is just sunbathing and snorkeling. Travelling is about learning everything you can, especially when you start to really like a country and the people who made it.

At night, I was lucky to met one of my swedish friend who works here for few years. We went out in such lovely places that I ill never discover by myself and where I won’t be able to go back alone cause that’s hidden in little streets in the middle of the city. It’s always easier and better to discover a city with someone which is able to bring you out from the tourist crowded place.

I also had time to visit 2 NGO in the city center, who takes care of orphans and former prostitutes, « Friends N’ Stuff » and « Daughters ». They teach them news skills for serveral kind of jobs, as hospitality jobs, shop assistant, beauty care. Sure, prices are a bit more expensive if you compare with what you can find outside but, there is a meaning. So even if I can’t do it every day, I like to promote this kind of shops and people who had the power to make this possible.

3 réponses à “Phnom Penh, à la découverte de la culture Khmer

  1. Merci pour ce récit imprégné de l émotion que tu as ressenti en foulant ces lieux chargés de l histoire douloureuse de ce pays.
    On reconnais la ton grand cœur.

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